Hier soir, je discutais avec la responsable d’une agence de communication suite à un devis que je venais de lui faire parvenir. Elle ne comprenais pas ma tarification. Notre échange m’a permis de mettre le doigt sur une interrogation que j’avais depuis longtemps mais que je n’avais jamais pris le temps d’étudier sérieusement. Je la remercie d’ailleurs chaleureusement quand elle se reconnaitra.
Alors, qu’est ce qu’une exécution, qu’est-ce qu’une création graphique ? Et comment tarifer cela ?
Tarif journalier
Communément, les graphistes se fixent un tarif journalier qui leur permet, en fonction du temps de travail estimé sur un projet, de présenter leur devis. En toute transparence, chez Mélimotifs, cela donne un tarif journalier de 300 euros, soit 7,5 heures à 40 euros. Ne commencez pas à faire des calculs sur vos bases de salariés, cela ne fonctionne pas. Un graphiste ne créé pas 7,5 heures par jour, 5 jours par semaine, 4,25 semaine par mois. il ne gagne donc jamais 300 X 5 X 4,25 soit 6375 euros mensuels de CA. Ca se saurait…
Base éxé et base créa
J’ai toujours entendu dire qu’il fallait tarifer moins en éxé qu’en créa. Certains graphistes par exemple facturent 40 euros horaire en créa et 25 euros horaires en éxé. A bien y réfléchir, ce raisonnement que j’applique pourtant moi-même est faux. En éxé on est plus rapide, car il n’y a pas de temps de recherche, création de maquettes, propositions, allers-retours client. On fait ce qu’on nous demande et point barre (si le brief est suffisamment explicite bien entendu). En toute logique, si je créée un flyer A5 en recto verso en 6 heures (240 euros), il ne me faut que deux heures tout compris pour mettre en page le même flyer selon un brief très précis fourni par le client à partir de sa charte graphique. Donc je ne proposerai qu’un devis à 80 euros.
Les droits d’auteur
C’est là que le bât blesse. En toute logique, dans la prestation création, il me faudrait rajouter les droits d’auteur (cession des droits pour exploitation, remise des fichiers sources…) C’est la grande différence entre de la création et de l’exécution. Les droits d’auteurs sont estimés en fonction du tirage définitif et de l’étendue de la diffusion (régionale, nationale, internationale…)
Frontière entre créa et éxé
Il arrive parfois qu’on n’arrive pas s’entendre sur ces deux notions. En effet où se situe la limite ? Les clients estiment souvent que mettre en page un simple texte avec une photo, c’est juste de l’éxé. Je ne suis pas vraiment d’accord avec cette définition. Quand on met en page un texte, on n’écrit pas au kilomètre. Si c’était le cas, vous n’auriez pas besoin de graphiste n’est-ce pas ? Le graphiste est là pour mettre en forme votre message. Il va hiérarchiser les informations pour en mettre certaines en exergue, les placer à des endroits stratégiques, dessiner des encadrés, des puces, organiser les polices et les graisses, constituer les blancs tournants pour définir son empavement, réfléchir à la disposition des éléments… Je n’ai jamais encore à ce jour reçu un brief qui me dirait : « mettez le titre en centré police Garamond taille 14 graisse bold à 2 cm du bord haut, faites un rectangle d’empavement de 18,7cm de large organisé en deux colonnes de texte et une gouttière de 4 mm, habillez la photo avec 2 mm et réalisez un pied de page de 2 cm de hauteur avec le code couleur #abcd0123″…
Les allers-retours et le nombre de propositions
Pour résoudre ce problème, il existe une solution plus simple : le nombre de propositions faites au client et le nombre d’allers-retours. Si le budget est plus que limité, le client peut demander son expertise au graphiste et se limiter à sa seule exécution. Mais s’il ne fournit pas de brief explicite et souhaite avoir une première base avant d’orienter plus précisément le travail, il peut demander plusieurs propositions et plusieurs allers-retours. Dans le premier cas, il y aura de la créa certes, mais le projet se termine à la première occurence. Donc on peut tolérer de ne compter la prestation qu’en tant qu’éxé. Dans le second cas, le temps passé sur le projet est plus important, donc on passe en créa pure, avec droits d’auteurs selon le cas.
Pour résumer
Si votre brief est hyper précis et votre charte graphique bien détaillée, le temps de travail passé sur votre projet sera court, donc petit budget.
Si vous ne fournissez pas à votre graphiste de bases solides pour démarrer, vous allez multiplier les allers-retours et les propositions, et donc augmenter le budget. Cela n’aura pas vraiment d’influence sur la qualité finale du projet, juste sur votre porte-monnaie.
D’où l’intérêt d’investir dans une charte graphique bien détaillée dès le départ, vous économiserez sur la suite. Ca tombe bien, Mélimotifs propose la création de charte graphique !
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